LA NATION
sous terre
Certes, je sais que je rêve régulièrement de ce quartier. L'un de mes oncles y a habité à partir de l'automne 1971 et j'allais souvent passer le weekend avec lui. Puis mes parents y ont habité jusqu'à l'automne 1975.
Mais, cette nuit-ci, je sentis que c'était spécial et, quand c'est spécial, je me souviens nettement du songe à mon réveil et il m'"habite" ensuite.
Je suis dans les couloirs de la station "Nation" du chemin de fer métropolitain à Paris. Et j'y cherche, en vain, le couloir de correspondance qui conduit vers la ligne du réseau express régional qui va à Boissy-Saint-Léger.
Je tourne et retourne et arpente des couloirs familiers. Pas moyen de trouver ce couloir de correspondance. Je suis de plus en plus en colère contre la Régie autonome des Transports parisiens à laquelle j'attribue des changements qui me font perdre mes repères.
Je rencontre un de ses agents qui m'indique, d'un geste vague, une direction. Je lui dis que je vois bien que quelque chose a changé et, faisant un geste de la main, je lui montre que "j'étais grand comme cela" quand la ligne de Boissy-Saint-Léger a été rabattue sur la station "Nation" (j'avais 8 ans et demi!).
Je poursuis mon chemin mais ne trouve toujours pas l'accès que je cherche. A un moment, le couloir passe au dessus d'une large rivière. Je me dis alors qu'ils ont enterré la Seine.
Et je continue à arpenter des couloirs sans trouver celui que je quiers.
A mon réveil, ce songe s'imprime à mon esprit comme un message à décoder.
"Ils ont enterré la Seine". Bien sûr, la Seine ne passe pas sous la place de la Nation et la seule rivière naturelle qui ait été voûtée à Paris est la Bièvre qui traversait jadis le 14ème et le 5ème arrondissements.
Je pense alors que le nom de la Seine est lié à l'une des très anciennes tribus celtiques qui peuplaient la Gaule, les Sequanes.
https://carluxojy.blogspot.com/2024/06/a-propos-des-sequanes.html
D'ailleurs, Paris tire son nom d'une autre de ces tribus, les Parisi. Je me dis que ce qu'ils (les francs-maçons, les illuminati, les mondialistes, les ennemis des peuples) veulent enterrer, c'est l'identité multimillénaire d'un peuple dont ils tentent de nier jusqu'aux racines celtiques qui subsistent dans la toponymie aux quatre coins du pays.
Mais je pense aussi qu'ils ont enterré "la saine", ce qui était sain dans le pays. Ils l'ont rendu malade par leurs lois perverses, leurs lois de péché antichrist, rebelles au Dieu qui bénit le pays depuis des siècles.
Et il me vient encore qu'ils ont enterré "la scène", c'est à dire qu'ils agissent en souterrain, dans les ténèbres.
Quant à cette ligne de Boissy-Saint-Léger devenue inaccessible, il me vient, à mon réveil, que c'était à l'origine une ligne qui partait de la place de la Bastille.
https://www.youtube.com/watch?v=5zx6FRccLFk
Au début des années 60, il avait été décidé de la moderniser pour en faire un élément d'une nouvelle ligne express régionale est-ouest qui irait de Boissy-Saint-Léger à Saint-Germain-en-Laye en traversant Paris.
C'est en décembre 1969 que la première tranche de travaux fut terminée et se traduisit par la mise en service d'une ligne électrifiée partant de la place de la Nation, l'ancien tracé allant de la gare de la Bastille à Saint-Mandé n'étant plus ouvert au trafic voyageurs.
https://www.youtube.com/watch?v=ulg3pxHfY9w
Je me souviens si bien de toute cette époque. Les couleurs vives du mobilier de plastique des nouvelles stations nous fascinaient de même que les appareils modernes d'achat des billets et les portillons de contrôle automatique.
Mais, avec le temps, je me suis rendu compte que les jolies gares du XIXème siècle, avenantes, habitées, humaines avaient été démolies pour être remplacées par des stations blockhaus froides et déshumanisées.
La gare de la Bastille, vaste, stylée et à l'air libre avait cédé la place à une sombre station souterraine éclairée d'une lumière artificielle.
La Bastille, dans la mémoire collective française représente l'Ancien régime. Si je ne suis pas dupe de l'action souterraine de la secte maçonnique dans le déroulement de la révolution française, il est indubitable que l'Ancien régime avait depuis longtemps perdu beaucoup de ce qui avait fait sens.
https://carojylux.blogspot.com/2024/06/quand-le-sens-est-perdu-cela-ne-fait.html
Et l'affirmation nouvelle de droits inaliénables de l'Homme et du Citoyen était en soi un indéniable progrès juridique.
En me réveillant du songe, je compris que la ligne que je cherchais, qui avait été à la lumière, à la Bastille, s'était retrouvée enterrée à la Nation. Mais, et cela me parle par rapport à la situation que nous vivons désormais, même dans les souterrains de la Nation, elle n'était plus accessible.
J'entrevois dès lors que nous sommes non seulement dans les caves de la Nation et non plus dans sa lumière et que nous perdons l'accès à ce qui avait été bon dans l'héritage, notamment juridique, de ce que les générations passées avaient bâti depuis plus de deux siècles de vie politique nationale.